Dégrisements – Exposition de Younes Baba-Ali

à la galerie
du 11 juin au 9 juillet 2022

Exposition produite par le Centre Wallonie Bruxelles//Paris en collaboration avec La BF15 à Lyon – itérée par la Galerie Talmart

Vernissage le 10 juin à partir de 17h

Dégrisements, Younes Baba-Ali. Panne de foi

Younes Baba-Ali, Panne de foi, 2021

INTRODUCTION

La certitude, à l’échelle mondiale, a rarement paru plus fragile qu’à notre époque. Au milieu d’une pandémie et de glissements globaux continus, où les virus se propagent plus vite que les savoirs, comment avons-nous réinterprété notre relation à nos réalités quotidiennes, à nos croyances et aux objets qui les peuplent ? La superficialité s’est-elle infiltrée dans nos religions tandis que la superstition s’est immiscée dans nos vies quotidiennes ? De quelle manière donnons-nous forme à nos espoirs, nos peurs, nos croyances irrationnelles et nos crises spirituelles dans un monde marqué par des migrations massives, par un capitalisme fulgurant et par la digitalisation ?

DEGRISEMENTS, Younes Baba-Ali

Dans l’exposition Dégrisements, Younes Baba-Ali présente son incursion dans ces questions. Déconstruisant sémantiquement l’iconographie et réinterrogeant notre rapport aux objets sur fond de consumérisme mondialisé, l’artiste explore l’agencement de motifs et de symboles, d’habitudes et de croyances.

Rassemblant des œuvres nouvelles et existantes, Dégrisements invite de manière subtile mais pleine d’humour son public à dégriser et à regarder les choses sous un nouvel angle. Brouillant les frontières entre le quotidien et le sacré, le spirituel et le profane, l’objet et l’œuvre d’art, les œuvres exposées exploitent la manière dont les objets et notre quotidien sont investis de spiritualité, de superstition et même de superficialité, tout en invitant leur public à prendre part à leur jeu.

Younes Baba-Ali, Objets (dé) sacralisés

Younes Baba-Ali

Younes Baba-Ali pratique un art non-conventionnel et critique. Il travaille de préférence dans l’espace public ou dans des lieux peu communs. Fin observateur, il pose des questions pertinentes à la société, à l’institution, mais surtout à son public. C’est un libre penseur, qui tend à la société un miroir et lui renvoie ses réflexes conditionnés et ses dysfonctionnements. L’œuvre de Baba-Ali se présente souvent sous la forme de ready-made, mais cette apparente simplicité dissimule un délicat exercice d’équilibre.

L’artiste dose et combine les techniques, les objets du quotidien, les sons, la vidéo et la photographie et adresse des questions politiques, sociales et écologiques. Les installations qu’il en distille poussent le spectateur à prendre position malgré lui. Baba-Ali ne recule pas devant la controverse et est même souvent contraint à de subtiles négociations avec son environnement pour revendiquer sa pratique artistique.

Son art est toujours spécifique à un contexte et ne prend vraiment sa forme que dans le dialogue du public. C’est de l’art d’intervention dérangeant et qui adopte parfois un ton ironique pour confronter le public à lui-même et à son environnement. Baba-Ali soumet au spectateur des dilemmes et des tabous et le défie d’agir et de réagir. Il en fait ainsi son complice dans une guérilla artistique clandestine qui réunit l’establishment et l’homme commun.

BIOGRAPHIE

Né en 1986 à Oujda (Ma), Younes Baba-Ali vit et travaille à Bruxelles (Be) et Casablanca (Ma).
Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg en 2008, et de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence en 2011, il a été récompensé par le prix « Léopold Sédar Senghor », lors de la Biennale d’Art Contemporain Africain de Dakar (Sn) en 2012 et du prix « Boghossian », lors du Concours d’Art Belge « Art’Contest » à Bruxelles (Be) en 2014. Il a participé à plusieurs expositions et biennales internationales, dont Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles (Be), la Biennale de Lubumbashi, Lubumbashi (RDC), Brussels Background, Bruxelles (Be), Brussels in Song Eun : Imagining Cities Beyond Technology 2. 0, Séoul (Kr), For a Brave New Brussels, Lisbonne (Pt), Digital Imaginaries – Africas in Production, ZKM, Karlsruhe (De), One Place After Another, Moscou (Ru), The Marrakech Biennale, Marrakech (Ma), Documenta 14, Berlin (De), Biennale of Contemporary African Art, Dakar, (Sn), Commissions, KANAL – Centre Pompidou, Bruxelles (Be), et Gemischte Gefühle, Tempelhof, Berlin (De). Son travail fait partie de différentes collections, tant privées que publiques, telles que Kanal – Centre Pompidou, Bruxelles (Be), Mu.ZEE, Ostende (Be), Middelheim, Anvers (Be), FRAC PACA (Fr) et M Leuven, Leuven (Be).