Par la force du réel
Bert Mertens

du 17 au 30 mai 2023

Commissariat : Grigori Michel

Au travers de son regard attentif et sensible, Bert Mertens saisit, ce qui pourrait paraître comme ordinaire, pour donner à voir une poésie enthousiasmante. Dans la peinture de l’artiste, il y a une volonté de transmettre une émotion et d’inviter à l’émerveillement. Il ouvre ainsi un dialogue en proposant des affects positifs dont il est attaché à ne pas imposer.
À partir du visible capturé par ses photographies, Bert Mertens constitue ses « archives de sensations », pour reprendre ses termes. Il traduit ensuite par la peinture toute la subjectivité de ce qui a attiré son attention dans ces instants s’étant trouvés sur son chemin. Sa maîtrise du pinceau l’amène à reproduire méticuleusement chaque
détail des traces du vécu. En résumé, on peut considérer qu’il s’inscrit dans le mouvement contemporain du néo figuratif.

Bert Mertens, Bruno’s Garage 1, 2020, huile sur toile, 120 x 150 cm

Bert Mertens, Bruno’s Garage 1, 2020,
huile sur toile, 120 x 150 cm

La démarche de Bert Mertens est avant tout de valoriser une beauté qui nous échappe dans le mouvement perpétuel de nos quotidiens. Cette beauté, qu’on ne verrait plus, l’artiste veut la mettre en lumière pour pouvoir la contempler, l’examiner voire l’interroger. Sa peinture précise et délicate aime jouer sur nos perceptions. Aussi, l’œil pourra être interpellé par une multitude de détails pouvant laisser croire à une énigme. C’est justement là qu’il s’agit de s’attarder pour comprendre que l’artiste questionne la relation entretenue avec nous et notre environnement. En d’autres termes, comment appréhendons-nous ce qui nous entoure dans notre vie ? Chacun aura sa propre réponse, le travail de l’artiste sera accompli.

Bert Mertens, The Carpentry Mirror, 2023

La rigoureuse sélection qui est proposée dans l’exposition Par la force du réel s’appuie sur une volonté de poser les bases d’une histoire pouvant être réappropriée par quiconque. Loin d’être directive, la proposition laisse toute l’amplitude à chacun de construire sa propre narration Celle-ci peut commencer par la série d’œuvres donnant une représentation des métiers de la main – je pense notamment à The Carpentry Mirror (2023) et Bruno’s Garage 1 (2020) – tout autant qu’elle peut commencer par une réflexion sur le désordre avec Dumping Site (2020) et la métaphore de la confrontation avec Subway Station (2022).

Bert Mertens, Dumping Site, 2020, huile sur toile, 100/160 cm

L’exposition finit sur des oeuvres qui questionne l’action de l’activité humaine et de toutes ces traces qui sont autant de signes de nos rapports avec la nature. On peut alors imaginer plusieurs parallèles qui conduiront à reconsidérer systématiquement notre rapport à la banalité, à la poésie qui se cache dans l’ordinaire ou encore à l’environnement qui nous entoure. Pour cela, les grands formats permettent d’avoir une vision large des volumes et la richesse de leur composition. Les petits formats, eux, agissent comme un rapprochement pour insister sur la précision de leurs détails.


Grigori Michel
Commissaire de l’exposition

Bert Mertens, Subway Station, 2022, huile sur toile, 80 x 120 cm
Bert Mertens et Gregori Michel
Bert Mertens, Fyke, 2020,
huile sur toile,
150 x 100 cm